L’estaminet, c’est le café typique du nord de la France. Ce que le bouchon est à Lyon, ce que le bistrot est à Paris. Véritable « patrimoine culturel régional », ces lieux de rencontre, tombés en désuétude au début des années 60, sont revenus à la mode grâce à quelques convaincus persuadés qu’ils avaient encore de beaux jours devant eux. En particulier dans les Flandres, où ils renaissent sous de multiples facettes.
Un grand soleil illumine les petites routes flamandes. Au pied du Mont des Cats, célèbre pour son abbaye et son fromage, et à 3 km de la frontière belge, le village de Godewaersvelde, rendu célèbre par le chanteur Raoul de Godewarsvelde (Quand la mer monte), est sous les feux de la rampe. Vincent Guérin, réalisateur, l’a choisi pour un documentaire consacré aux estaminets flamands*. Et pour cause. « Gode », comme on l’appelle ici, c’est le village des estaminets. Au carrefour principal, trois se font face, un quatrième est à deux pas, un cinquième est en travaux en face de l’ancienne gare.
« Ces commerces, attirent beaucoup de visiteurs, et créent du lien social pour les habitants. »
À côté de l’église, il y a un café-librairie-boulangerie, et plus haut encore deux auberges et même un boucher-traiteur, où il est possible de boire un verre. Alors que certains villages de France sont désertés par les commerces, à l’heure où certains lancent des initiatives pour ouvrir « 1 000 cafés » en France, Godewaersvelde, 2060 habitants, est un cas d’école. Et ça ne date pas d’hier.
Claire Decraene, novembre 2019
Découvrez la totalité de l’article paru dans le magazine Village 140 de l’été 2019 en vous abonnant et en accédant ainsi aux archives en ligne. Vous pouvez aussi vous procurer le numéro en ligne. Les frais de port sont offerts.